La grotte de l’Araignée
On a retrouvé une trace des premiers hommes cueilleurs de miel sur une peinture rupestre, dans la grotte de l’araignée (cueva de la Araña) à Bicorp, près de Valence en Espagne. Elle daterait d’environ 10 000 ans avant J.C. Elle représente un homme — à moins que ce ne soit une femme à la silhouette fine — suspendu(e) à 3 lianes qui récolte du miel entouré de quelques abeilles stylisées.
C’est en 1920 que Jaime Poch y Gari a découvert la grotte aux peintures rupestres. Cet enseignant, membre du centre de recherche du muséum des sciences naturelles de Madrid, a relayé l’information. Après une étude approfondie, Eduardo Hernandez Pacheco a publié les résultats dès 1924.
La cire aide les archéologues
Une étude publiée dans Nature met en évidence que les premiers agriculteurs du néolithique ont utilisé la cire d’abeille pour fabriquer des cosmétiques.
En fait, la cire d’abeille est composée d’un mélange de lipides: esters, acides et esters d’acides gras. La composition exacte est fonction de la biochimie et donc de la génétique de l’insecte. Ce qui signifie que la composition d’un résidu de cire fournit une empreinte fiable pour détecter la présence de cire d’abeille dans les sites archéologiques.
C’est ainsi que des traces d’utilisation de la cire d’abeille ont été trouvées en Europe, au Moyen-Orient et dans le nord de l’Afrique, au cours de la période néolithique.
Il est d’ailleurs étonnant de constater que les produits de la ruche aient été utilisés de manière très intensive dans certaines régions. N’est-ce pas là la preuve d’un début de domestication?
De la cire en Anatolie il y a près de 9000 ans
Le début de l’apiculture remonterait, selon ces chercheurs, à -7000 av. J.-C. en Anatolie (Turquie). Plus précisément, des pots de cuisson provenant d’un site archéologique près de Çatalhöyük — considérée comme la première ville de l’humanité — remontent à cette époque. C’est grâce à l’empreinte chimique de la cire trouvée dans des bocaux et d’autres récipients que les checheurs en sont arrivés à cette conclusion. D’ailleurs, c’est au même endroit et à la même époque que les hommes ont commencé à cultiver des plantes et domestiquer des animaux.
Ce n’est pas moins de 6400 fragments provenant de plus de 150 sites archéologiques qui ont été examinés.
Dans les Balkans et en Grèce, les traces de cire datent de -5300 à -4600 av. J.-C. A la même époque, d’autres traces ont été trouvées en Europe centrale.
Références
- Roffet-Salque, M. et al., Widespread exploitation of the honeybee by early Neolithic farmers, Nature, vol. 527, n° 7577, November 2015, pp. 226‑230.
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